Fonction du Marché
I) Fonction du marché
A) Offre, demande
En situation concurrentielle le marché fonctionne un peu comme une vente aux enchères avec un commissaire priseur qui annonce les prix et qui fait varier jusqu'à ce que les offreurs et les acheteurs se mettent d'accord. Peu à peu le marché s'équilibre c'est ce que l'on appelle le tâtonnement wabrasien du nom de l'économiste qui a théorisé ce modèle : Léon Walras
1) La concurrence pure et parfaite
Les 5 hypothèses de la CPP
- Atomicité ; - Fluidité ; - Homogénéité ; - Transparence ; - Mobilité des facteurs
2) L'autorégulation du marché
Dans le cadre d'une économie de marché, l'offre et la demande sont équilibrés sur tous les marchés par le biais des prix. Le prix joue le rôle d'un signal permettant de coordonner tous les comportements individuels des agents. En effet, les marchés sont interdépendants par exemple l'accroissement de la demande sur le marché d'un bien va provoquer des réactions sur les autres marchés comme l'embauche sur le marché du travail ou la hausse de la demande de capitaux de la par des entreprises pour financer des investissements. De la même manière, les agents économiques arbitrent entre les marchés en fonction des prix relatifs des biens et services. Si deux biens sont substituables et que l'un devient relativement plus cher que l'autre, les agents économiques consommeront moins du bien le plus cher et plus de l’autre bien même si le prix de ce dernier augmente. Au final, la flexibilité des prix va permettre d'ajuster automatiquement l'offre et la demande sur tous les marchés. Le prix est l'information permettant aux agents de savoir quel bien produire ou consommer, quelle quantité produire ou combien de travailleurs embaucher. Lorsque tous les marchés d'une économie sont simultanément en équilibre : situation d'équilibre générale, cela correspondrait selon les libéraux à une situation optimale. C'est à Walras (1834 - 1910) que l'on doit cette théorie de l'équilibre général -> Loi de Walras.
2) L'équilibre, une situation optimale
L'optimum de Pareto (1848 - 1925) peut s'énoncer aussi situation dans laquelle on ne peut pas améliorer le bien être (la satisfaction, l'utilité) d'un individu sans détériorer celui d'un autre individu. L'optimum n'est donc pas nécessairement une situation, une répartition égalitaire des ressources entre les agents mais c'est la situation la plus satisfaisante pour chacun des gents compte tenu de la rareté des ressources et d'une répartition donnée des ces ressources. L'idée de départ est que chaque agent cherche à maximiser son utilité : le profit. Exemple : on distribue au hasard dans une cour de récré des parts inégales de bonbons aux enfants : c'est un optimum de Pareto. On distribue des parts inégales de gâteau, ce n'est plus un optimum de Pareto, en effet, certains enfants en fonction de leur goût et des parts reçues vont avoir intérêts à procéder à des échanges de bonbons contre gâteau. Lorsque les échanges mutuellement avantageux auront cessés, un nouvel optimum de Pareto sera atteint. Lorsque les processus d'ajustement des marchés conduisent l'économie jusqu'à l'équilibrement général, on considère que l'allocation des ressources est optimale. Mais cela suppose qu'un certain nombre de conditions soient réunies ce qui est loin d'être le cas dans la réalité. On dit alors que le marché est défaillant ce qui justifie l'intervention de l'Etat. C'est notamment le cas avec les entreprises publiques et les externalités.
II Les stratégies entreprises
A) Concentration et alliance
1) Les stratégies d'alliance
Il s'agit d'une entente c'est à dire un accord implicite ou explicite que passe les entreprises pour réduire la concurrence ou se partager un marché. On parle de Cartel quand se fait des entreprises qui ont la même activité, l'entente pouvant porter sur les prix (de vente minimal ou d'achat maximal), augmentation de quantité à vendre (quottas). Exemple : Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Les entreprises peuvent également s'entendre pour se répartir les marchés publics. Dans les pays Anglo-Saxons, le terme Trust désigne les grandes entreprises formées par le regroupement de différentes sociétés et qui tendent à acquérir une position de monopole. Ces pratiques d'entente sont généralement délictueuses et condamnées car elles vont à l'encontre des principes de la concurrence. lois antitrust Sherman (1890) Clayton act (1914). Ces ententes génèrent le risque d'un abus de position dominante. Les pratiques d'une entreprise en situation de monopole ou de quasi-monopole qui peuvent prendre la forme de refus de vente de méthodes discriminatoires, de prix très bas constituant de véritable à l'entrée. Exemple : Microsoft.
Précision de vocabulaire. Bannières à l'entrée : ensemble des obstacles rendant difficile voir impossible l'entrée sur un marché pour un nouvel internement. Ces obstacles peuvent être de nature :
- Juridique
- Économique et financière
- Technologique
Il s'agit de la limitation de l'accès d'une profession ou d'une activité
C'est lorsque l'accès à un marché suppose un volume de capitaux important au raison d'économie d'échelle
C'est lorsque l'accès à un marché technologique est difficilement accessible.
2) La concentration
La concentration est un processus d'augmentation de la taille des entreprises. Les concentrations résultent des pratiques de fusion et d'absorption.
- La concentration horizontale : réunion d'entreprises ayant la même activité
La concentration verticale : réunion des entreprises ayant des activités complémentaires. Intégration des activités d'une filière.
- La concentration conglomérale : réunion d'entreprises ayant des activités diversifiées sans relations évidentes.
La concentration horizontale est liée à des stratégies de réduction des coûts par économie d'échelle qui est la baisse du cout unitaire de la production quand la taille du marché augmente. Limitation de la concurrence afin de contrôler les prix. La concentration verticale permet de contrôler les débouchés (en aval) les approvisionnements en amonts ce qui renforce le pouvoir de négociation de l'entreprise pour acheter ou vendre.
La concentration conglomérale permet de profiter de la croissance rapide certains secteurs tout en répartissant les risques.
1) Innovations
Innovation : c'est l'application commerciale et industrielle d'une invention. On distingue les innovations de produits et les innovations de procédés.
Pour Schumpeter (1883-1950) L'innovation explique l'évolution économique. Il distingue 5 formes d'innovations. 1- Nouveaux produits ; 2- Nouveaux procédés de production ; 3- Nouvelles formes d'organisation (ex: fusion) ; 4- Nouveaux marchés (débouchés) ; 5- Nouvelles sources d'approvisionnement
De manière plus contemporaine, on distingue les innovations des produits et les innovations de procédés. Les innovations de procédés sont à l'origine de gains de productivité favorable à l'entreprise car la baisse des coûts permet de gagner des parts de marché : compétitivité d'augmenter les profits. Les innovations de produits attirent les consommations et permettent aux entreprises d'être temporairement en situation de monopole fixant des prix élevés qui leur permettent d'augmenter leurs profits dune manière générale, une innovation permet à l'entreprise de limiter la concurrence. Il est donc important pour une entreprise d'innover. A cette fin, aide même des Dépenses de Recherche - Développement
3) Différenciation des produits
L'innovation s'inscrit dans le cade plus vaste des stratégies de différenciation des produits. Il s'agit de doter le produit de caractéristiques distinctes des concurrents et désirables par les clients comme par exemple l'image de marque, de service après vente, du design du produit. La concurrence ne s'opère plus par le prix mais par la différence comme le producteur est le seul à produire ce bien différencié, il attirera une clientèle intéressée par cette différence et ce faisant, il pourra augmenter son prix et par conséquent son profit. Il est donc possible de segmenter le marché en catégorie de clientèle ou en gamme de produit. Cette situation de marché envoie à ce que les économistes appellent la concurrence monopolistique : situation où chaque entreprise cherche à différencier son pouvoir de monopole relatif sur le produit en question (exemple : la twingo chez renault). Cette différenciation est permise par des innovations technique ou seulement esthétiques mais aussi et surtout par des dépenses publicitaires importantes qui insistent sur des caractéristiques secondaire du produits > valeur qu'il véhicule
III Les limites du marché
A) Biens collectifs et externalités
1) Biens collectifs
Les biens collectifs "purs" se caractérisent par :
- la non-exclusion : qui peut-être consommé par toute personne qui le souhaite sans que l'on puisse lui refuser : défait personne n'a intérêt à payer.
- la rivalité c'est à dire que la présence d'un consommateur en plus ou moins ne diminue en rien les quantités consommées pour les autres personnes. Plusieurs personnes peuvent consommer le même bien en même temps (ou même service).
L'éclairage public, la défense nationale ou encore un phare maritime sont des exemples de biens collectifs purs dans la mesure où toute personne peut en profiter sans restrictions sans que cela empêche une autre personne d'en faire autant. Par nature, les biens collectifs échappent à la logique du marché. Il justifie donc l'intervention de l'état même dans une optique qui doit décider quel bien collectif produire en terme de quantité et de qualité. C'est aussi à la collectivité de financer.
Tous les biens collectifs ne sont pas "purs" :
Non rivalité
Rivalité
Non exclusion
Biens collectifs "purs"
Biens communs
Exclusion possible
Biens de "club"
Biens privatifs
Exemples de biens : collectifs >phare ; communs > poissons lors d'une partie de pêche gratuite ; de club > TV à péages, autororoutes ; privatif : pain au chocolat
2) Les externalités
Les externalité ou effets externes sont les conséquences positives ou négatives qu'ont sur les agents économiques les activités, les actions des autres agents. Sans que le marché ne sanctionne ce processus par un prix. Les externalités peuvent être positives comme par exemple l'éducation individuelle qui profite à tous (culture, qualification). Les externalités peuvent être négatives comme par la pollution d'une rivière par une usine qui nuit aux pêcheurs.
Le marché s'avère défaillant quand il y a des externalités. Si l'auteur d'une externalité<O prenait compte les dommages que crée son activité et produisent moins ; mais n'ayant à payer pour des dommages. Il aura tendance à produire plus que ne l'exigerait le bien-être de la collectivité.
- inversement, n'était pas rémunéré pour les bienfaits les son action les autres ayant économique ; l'auteur d'une externalité>O aura tendance à sous-produire.
Le marché ne permet pas d'aboutir à la situation optimale ce qui justifie l'intervention de l'Etat pour réguler l'économie et pallier les défaillances du marché.
Cf doc "externalité"
B) Risque stabilité
1) Amplification des déséquilibres
Remettant en cause de la main invisible de nombreux économistes ont montré que la rationalité individuelle ne garantit pas forcément un résultat optimal au plaisir collectif. Ceci est illustré par le fameux "dilemme du prisonnier".
La crise financière serait due à l'inefficacité de la régulation du marché qui ne dispose pas de mécanismes stabilisateurs de la conjoncture et/où une spéculation financière incontrôlée ne fait qu'accentuer les déséquilibres par conséquent nombreux sont les économistes qui considèrent que l'Etat doit se substituer au marché lorsqu'il est déficient et mettre en œuvre des politiques économiques propres à stimuler l'activité économique.
2) Autres logiques de la logique marchande
Le marché peut provoquer une répartition inégalitaire des revenus et des ressources et peut exclure les moins performants générant ainsi un creusement des inégalités et des situations de pauvreté. Il peut y avoir des aspects contradictoires entre la logique de marché et l'équité sociale. De la même façon, le marché n'est pas capable de réguler tous les rapports sociaux pour beaucoup relèvent plus de la morale et des sentiments humains que de la logique marchande.